Publié dans Dossier

Monsieur Aina, chiropraticien - Le gars de l’Alaotra aux mains magiques

Publié le dimanche, 02 avril 2023

Aina, de son vrai nom Andrianantenaina Tolotriniaina, pratique la chiropratique depuis de nombreuses années. Cet homme, originaire d’Ambatondrazaka, a hérité son talent de son grand-père qui pratiquait aussi le massage thérapeutique dans la Région d’Alaotra. Aina est arrivé à Antananarivo en 2007 et depuis, de nombreux patients ont été guéris par ses mains magiques.

« Mon cabinet est ouvert de 6h 30 à 19h. Ici, personne ne rentre bredouille et insatisfaite. Je n’ai jamais reçu de reproches de la part de mes clients depuis que j’exerce ce métier. La plupart d’entre eux ont même demandé s’ils peuvent revenir tous les jours, mais cela n’est pas recommandé », a-t-il déclaré.

La quarantaine, marié, ce grand monsieur avec son air d’armoire à glace est en réalité un tendre à la Balou qui prend la vie du bon côté pour être heureux.

« Les clients ont tous un air surpris en me voyant la première fois. Mais en fin de session, tous les préjugés qui ont envahi leur esprit ont disparu en même temps que leurs maux. Bien que mes locaux ne payent pas de mine, c’est le résultat qui compte. A quoi bon avoir des chambres et des salles d’accueil flamboyants si au bout du compte, tu en sors toujours malade », a-t-il ajouté.

 Un héritage à respecter

Ce travail est un mixte de don naturel et de pratique, et un peu plus tard approfondi grâce aux recherches sur le Net et auprès des anciens. « Au départ, je n’étais pas destiné à faire ce métier. Mon grand-père avait un fils qui devait lui succéder. Cependant, celui-ci était dans l’incapacité de faire ce travail. C’est ainsi que j’ai été désigné comme le successeur de ce don dans la famille ».

La chiropratique est à la fois un art et un don. Il n’y a pas de gris-gris ni de pouvoir surnaturel derrière. Le plus important, c’est d’être convaincu qu’en venant chez lui, on trouvera certainement le chemin de la guérison. D’ailleurs, il n’y a aucun tabou à observer pour les clients. « Sans la foi et la conviction d’une guérison, mieux vaut ne pas venir ici, c’est la seule condition que j’impose à mes clients ».

Monsieur Aina accueille toutes les personnes, sans exception et sans distinction. La discrimination n’est pas dans la philosophie de ce travail. Cette capacité à guérir les patients vient d’un don, suivi d’une bénédiction qui lui ont été offerts gratuitement. Des Malagasy de toute origine, des « vazaha » et même des gens venant de l’étranger viennent dans son cabinet pour recevoir des soins. Cependant, il exige des frais de consultation car selon lui, il faut bien aussi gagner sa vie, mais sans escroquer les clients.

 Moment de joie inattendu

« Un jour, j’ai reçu un chèque d’un montant assez conséquent de la part de l’un de mes anciens patients. La somme n’avait rien à voir avec mes tarifs. En vérifiant le nom de l’expéditeur, je l’ai tout de suite reconnu. Ce client avait un mal de dos qui l'empêchait de travailler depuis des années. Les docteurs recommandaient une opération de la colonne vertébrale à l’étranger. Avant son départ, il était passé chez moi afin de soulager la douleur pour supporter le voyage. Quand je l’ai pris en main, je lui ai dit : crois-tu en mes talents et en ta guérison ? Actuellement, son mal de dos n’est plus revenu et il est parti travailler en Outre-mer. Et même les spécialistes sont restés bouche bée, disait-il. Comme quoi, le travail bien fait et l’honnêteté finiront par payer un jour ou l’autre », a-t-il avoué.

 Utilisation des plantes médicinales

« Le massage que je pratique sert à guérir tout type de maladie. Les patients les plus fréquents sont ceux qui ont des problèmes de dos à cause d’un travail sédentaire. Il y a aussi ceux qui sont atteints d’AVC, de douleurs sciatiques ou d’autres maladies.

Je reçois même ceux qui frôlent la mort. En effet, je ne dois pas refuser quelqu’un qui est dans le besoin. Et s’il croit que je peux le sauver, je dois faire tout ce qui est dans mon pouvoir pour le soigner. Cependant, la vie n’appartient qu’à Dieu seul.Pour les cas particuliers de pathologie, comme la goutte, le rhumatisme, les douleurs sciatiques, l’AVC, ils doivent être accompagnés par des plantes médicinales, en plus du massage. Ces plantes sont directement cueillies dans les autres Provinces si elles ne sont pas disponibles à Tanà. Le début du traitement commence avec l’obtention des plantes. 

Cette situation particulière rajoute un coût au traitement, vu que pour transporter un sachet, il faut débourser pas moins de 10.000 ariary. Les transporteurs savent que cet ingrédient est important et n’hésitent pas à en profiter pour augmenter le prix.

Les plantes ne me coûtent rien car la majorité d’entre elles sont offertes par des personnes qui ont trouvé le salut chez moi, heureusement ».

Alimentation et manque d’exercices physiques, causes de nombreuses maladies

Aina a expliqué son point de vue sur les causes probables des maladies actuelles qui touchent beaucoup de gens. D’abord, il y a l’alimentation. Tout ce que les gens mangent, surtout les citadins, contient des produits synthétiques que notre corps n’arrive pas à assimiler. Les conservateurs, les colorants et d’autres éléments chimiques sont partout. S’ajoutent à tout cela la nourriture sucrée. Cela est d’autant plus amplifié par le manque d’exercices physiques, de sommeil et la mauvaise qualité de l’air.

En plus, les gens oublient l’importance de l’hydratation. Boire une quantité d’eau suffisante est essentiel. Pas en un seul trait, mais au moins 1,5 l par jour. L’écran d’ordinateur, les téléphones portables et autres radiations (wifi, Bluetooth, ondes radio 4G 5G) vous pompent continuellement l’eau et l’énergie de votre corps sans que vous vous en rendiez compte.

Toutes ces charges s’accumulent et créent un état de fatigue permanent. Le sucre qui booste temporairement est une fausse solution. En réalité, il ne fait qu’empirer les choses. L’assimilation du sucre fatigue l’organisme.

 Aina, bodybuilder et coach en fitness à  ses heures perdues

En plus de son métier de chiropraticien, Aina est aussi un adepte de la culture physique. Il a une salle de remise en forme qu’il utilise pour lui-même, mais aussi pour ceux qui souhaitent bénéficier de ses expériences et de son coaching. « C’est juste une passion. Mais au fil du temps, je me suis rendu compte que je pouvais aider les jeunes du quartier en ouvrant la salle au public. Comme cela, ils ne glanderont pas à ne rien faire toute la journée. En pratiquant le bodybuilding, ils valorisent aussi leur corps, ont une bonne vision d’eux-mêmes et prennent une capitale confiance en soi. Oser commencer quelque part, oser créer une entreprise, c’est aussi mon but en aidant les jeunes du quartier. C’est en 2014 que la salle a débuté ses activités avec quelques amis et que j’ai décidé de devenir un coach sportif.

De fil en aiguille, d’autres sont venus pour des sessions de remise en forme, surtout les femmes qui veulent une silhouette parfaite en faisant des séances de squat, de cardio,… Ainsi, j’ai augmenté le nombre de matériels comme les tapis de course, les poids et autres avec mes propres fonds. Il y aussi des dons qui ont été offerts par les clients qui ont été satisfaits de mes services et ceux qui me soutiennent en vue de mes efforts pour améliorer la salle. Quand je suis occupé en salle de massage, Tojo, un ami, m’aide à entretenir les machines et à faire fonctionner la partie " coaching". Je n’ai jamais fait de publicité sur la section "remise en forme", car c’est une passion annexe en plus de la chiropratique. La salle n’est connue que par le téléphone arabe ».  « La culture physique n’est pas contraire à mon métier. Toutes ces activités se complètent même. Il faut allier soin, entretien du corps et de l’esprit ainsi qu’une bonne hygiène de vie afin d’atteindre un équilibre garantissant le bien-être », a conclu le gars d’Ambatondrazaka.

 

Nikki Razaf

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Editorial

  • Constat accablant
    Lors de son périple qui devait l’amener à Amboasary-Atsimo et de retour pour rallier Taolagnaro, le Chef de l’Etat Rajoelina a eu droit à une douche froide qui l’a irrité. En effet, le numéro un du pays se mit en colère en constatant de visu des dysfonctionnements et des négligences des agents locaux en liaison avec des responsables à l’étage supérieur. Rajoelina s’insurge du fait que des responsables au niveau des Fokontany snobent carrément des consignes et instructions qu’il avait bien voulues transmettre lors de ses passages précédents notamment concernant le carnet biométrique pour chaque famille. L’Etat misait beaucoup sur l’usage à bon escient de cet instrument que chaque famille membre de la communauté (Fokontany) doit obligatoirement avoir en possession. Le père ou la mère de famille, selon le cas, est censé disposer et le garder soigneusement ce précieux outil. D’abord, on doit le remplir soigneusement avec l’aide des responsables…

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